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A côté de mes pompes

J’ai le sentiment d’avoir passé les trois quarts de ma vie à côté de mes pompes. Et avec le recul, je me dis qu’effectivement, j’ai dû passer la majeure partie de mon existence à côté de mon corps. Cela a d’ailleurs impressionné plusieurs thérapeutes que je consultais il y a une dizaine d’année !
Je n’avais tellement pas accepté mon incarnation que mon âme se faisait la malle… 😉
Eh oui, tout à fait ; maintenant que je suis formée en énergétique, je comprends que ce refus d’incarnation m’empêchait d’investir mon corps, d’être ancrée et pleinement présente à ce que je vivais. Une partie de moi s’échappait, comme pour ne pas ressentir, car c’était trop intense, trop douloureux. J’étais toujours très pâlichonne, rarement vraiment malade mais toujours faiblarde, la tête qui tournait… Je me suis tellement bien débrouillée pour m’échapper que c’est devenu mon état « normal ». Je ne connaissais plus que celui-là. Un état de « survie », où tout était lourd et laborieux. Alors je m’accrochais pour ne pas sombrer et je me demandais bien comment j’allais réussir à m’en sortir et vivre comme tout le monde.
Aujourd’hui j’ai compris que je ne vivrais jamais comme tout le monde, que je m’étais perdue en chemin en essayant de suivre le chemin que la société avait tracé pour moi ; qu’il me fallait juste trouver MA voie, celle qui me correspond.
Toute ma scolarité a été un calvaire, à l’exception de 2 années de répit où je me suis épanouie : le CE2 et la seconde. Le CE2 parce que j’avais une maîtresse BIENVEILLANTE et AIMANTE, pas que les autres ne l’étaient pas, mais en tous cas jamais à la hauteur de mes attentes et de mes besoins. Cette année-là, je me sentais en sécurité, j’étais heureuse d’aller à l’école, heureuse d’apprendre, de retrouver les copines. J’étais « vivante ». Cette année là je n’ai pas eu besoin d’attendre les grandes vacances pour pouvoir « vivre » à nouveau, j’ai pu VIVRE toute l’année. Je me souviens de cette année de CE2 comme si c’était hier. J’ai encore en mémoire le regard de cette institutrice qui m’a tant marquée.
La seconde, parce que cette année-là, je me sentais bien dans ma vie : à l’aise au lycée, une véritable amie avec qui rire et partager, et des séjours à la montagne régulièrement qui me ressourçaient et m’ancraient 😉
Ce fut probablement les deux seules années de ma scolarité où j’étais « dans mes baskets ».
Alors les autres années, à quoi ressemblaient-elles ? Je dirais qu’elles ressemblaient à de la SURVIE. Du stress du matin au soir, la peur de mal faire au creux du ventre, l’impression que n’importe quoi pouvait me tomber dessus à n’importe quel moment. Alors je faisais bien, du mieux que je pouvais ; et même mieux que du mieux que je pouvais. Si bien que l’école avait envahi toute ma vie : jusqu’à l’été, il n’y avait plus que l’école, les devoirs, les notes, à en oublier qui j’étais.
C’est à plus de 40 ans, lors d’une séance d’hypnose avec une collègue hypno (eh oui, entre collègues, on se fait travailler ! 😉), que je me suis aperçue de la charge émotionnelle qu’il y avait derrière tout ça. C’était ENORME ! C’était un protocole sur les phobies sévères, et comme par hasard, j’ai senti que le sujet, pour moi, ce serait la peur des évaluations. Mais je ne m’attendais pas à un tel tsunami ! La charge émotionnelle était telle que je sentais mon âme partir (entre temps j’ai appris à la ramener, à m’ancrer, à laisser passer la vague émotionnelle…), mais là tout de même, elle avait bien envie de s’enfuir ! Le protocole a bien fait son effet et mon inconscient a transformé ce qu’il y avait à transformer ; mais ce jour-là, j’ai pris conscience que ce qui avait à l’époque été considéré comme un peu de stress était en réalité une véritable phobie, étalée sur une vingtaine d’années de scolarité. Et mon corps avait encaissé, tant bien que mal. Pas étonnant qu’à la fin de mes études, je sois tombée en fatigue chronique ! J’avais tant encaissé, pris sur moi, refoulé, camouflé, que mon corps était épuisé.
Mais au lieu de prendre soin de lui et de le laisser se réparer, j’ai continué à le maltraiter et à lui demander toujours plus. Je ne savais pas qu’il était possible de faire autrement. Je ne savais pas que la vie pouvait être douce, légère, joyeuse ! Je n’avais connu que la survie. Et je ne comprenais pas pourquoi j’étais tellement épuisée ! à en sombrer dans la maladie…
Il m’a fallu aller loin, très loin, pour enfin comprendre qu’il y avait une autre voie, pour m’autoriser à prendre soin de moi, me faire plaisir, écouter mes besoins et surtout, écouter mon âme ! La laisser prendre les commandes. Encore maintenant il m’arrive de résister, de vouloir aller par ici alors que mon âme veut m’emmener par là 😉 ; mais elle est bien plus têtue que moi et finalement, c’est toujours elle qui finit par gagner ! Alors j’apprends à ne plus résister, et à fonctionner AVEC elle et plus CONTRE elle. J’écoute, et je la laisse me guider.

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Phobie scolaire